La tubéreuse
Écrit le 2 janvier 2023
Parmi les fleurs emblématiques de la ville de Grasse les premières qui viennent à l’esprit sont la rose et le jasmin car elles sont indissociables de l’histoire et de la renommée de la capitale mondiale du parfum. Nous aimerions aujourd’hui vous faire découvrir une autre fleur, moins utilisée en raison de ses effluves très puissants mais non moins fascinante et déjà célébrée par le félibrige Frédéric Mistral au 19ème siècle.
« Il descend promptement; et le voilà,
De pente en pente, dans la vallée,
De ceux de Grasse : val d’amour, encensoir, terre promise,
Où le roc, la hutte en pierres sèches,
De bois d’oliviers s’enveloppent,
Où les femmes, à pleines corbeilles,
Moissonnent les jasmins, les tubéreuses et les roses ».
FRÉDÉRIC MISTRAL : Calendal, chant XI
La mystérieuse tubéreuse, majestueuse fleur blanche au parfum envoûtant ; elle ne laisse personne indifférent et avec elle, pas de demi-mesure : soit on l’aime, soit on ne l’aime pas.
D’où vient cette voluptueuse fleur blanche qui parfume les jardins pendant les soirées de fin d’été ? Importée du Mexique en Europe et en Asie au XIV ème siècle, elle est aujourd’hui principalement cultivée en Inde où elle est très utilisée pour toutes les fêtes et cérémonies.
Son parfum puissant est à l’origine de quelques anecdotes, dont celle qui raconte que l’on interdisait aux jeunes filles italiennes de se promener dans les jardins le soir venu lors de la floraison de cette fleur : son parfum trop sensuel risquait de leur faire tourner la tête et de les pousser à la tentation !
À Grasse sa production n’est pas aussi importante que celle de la rose Centifolia et du jasmin mais ces dernières années elle connait un regain d’intérêt chez quelques cultivateurs de fleurs à parfum.
On plante les bulbes de tubéreuse au printemps et on cueille les fleurs une par une à la main à partir du mois d’août et au coucher du soleil car c’est le soir que les effluves de la tubéreuse sont les plus intenses. Son essence est obtenue par extraction aux solvants volatils et on la retrouve en note de cœur ou de fond dans les pyramides olfactives.
Des années 30 aux années 80, la tubéreuse était très appréciée des parfumeurs qui la déclinaient dans des fragrances capiteuses et sensuelles. Nos plus anciens clients se souviennent peut-être de notre parfum « Frisson » qui sublimait la tubéreuse en soulignant son côté « femme fatale ».
Les dernières décennies ont vu son utilisation décliner dans la parfumerie de masse, plus portées vers des parfums gourmands et fruités. La parfumerie de niche quant à elle lui a toujours réservé une place de choix car la tubéreuse permet d’audacieuses et élégantes compositions. Elle se marie merveilleusement avec la fève tonka, l’ambre et la fleur d’oranger, avec laquelle elle a des notes olfactives en commun.
Si la tubéreuse vous fascine et que avez l’occasion (et la chance !) de venir créer votre parfum dans notre Studio des Fragrances, nous serons ravis de vous faire découvrir toutes les facettes de cette fleur captivante.
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